Recherche : l’interprofession du champagne prépare l’avenir

Reims La Marne Viticole Vignerons et négociants se sont mis d’accord sur une augmentation du budget interprofessionnel de 50 % dans les cinq années à venir pour financer la recherche, la durabilité et la promotion de leurs exportations à travers le monde.
David Chatillon (à gauche) et Maxime Toubart ont annoncé un vaste plan d’investissement sur les dix prochaines années pour faire face à ses principaux défis en matière de production et de durabilité. Crédit JB Labelle

 Vignerons et négociants se sont mis d’accord sur une augmentation du budget interprofessionnel de 50 % dans les cinq années à venir pour financer la recherche, la durabilité et la promotion de leurs exportations à travers le monde.

Reims La Marne Viticole Vignerons et négociants se sont mis d’accord sur une augmentation du budget interprofessionnel de 50 % dans les cinq années à venir pour financer la recherche, la durabilité et la promotion de leurs exportations à travers le monde.
David Chatillon (à gauche) et Maxime Toubart ont annoncé un vaste plan d’investissement sur les dix prochaines années pour faire face à ses principaux défis en matière de production et de durabilité. Crédit JB Labelle

Le Comité Champagne a convenu d’un vaste plan d’investissement sur les dix prochaines années pour faire face à ses principaux défis en matière de production et de durabilité. Profitant de la vague favorable de ces derniers mois, avec 326 millions de bouteilles expédiées en 2022, le Comité coprésidée Maxime Toubart (président du Syndicat général des vignerons) et par David Chatillon (président de l’Union des maisons de champagne) ont annoncé que le budget du Comité serait porté en cinq ans de 20 M€ actuellement à 30 M€ et permettrait de financer « la recherche et développement, le développement durable de la filière et le renforcement des missions régaliennes du Comité Champagne ».

« Un nouveau centre de recherche et de développement et d’innovation autour du champagne verra le jour à l’horizon 2025 », a annoncé Maxime Toubart, le président du syndicat des vignerons de champagne. Il va permettre d’augmenter la superficie du laboratoire existant de 40 % et accueillera des équipements de pointe comme une nouvelle cuverie et cave expérimentale, une nouvelle salle de dégustation et une plateforme expérimentale d’un hectare. Le nombre de collaborateurs de l’interprofession, quant à lui, sera porté de 120 à 150.

Net zéro carbone en 2050

En matière de production, la priorité des recherches portera sur la lutte contre la flavescence dorée « qui, si rien n’est fait, pourrait être le phylloxéra du XXIe siècle », s’est inquiété Maxime Toubart. « La Champagne, épargnée jusqu’à une date récente, est touchée un peu plus chaque année », a-t-il observé, s’interrogeant sur la nécessité de rendre obligatoire la prospection du vignoble et l’arrachage des ceps malades. Autre terrain de recherche : l’expérimentation de nouvelles variétés, qui constitue un fort levier d’adaptation au changement climatique et de lutte contre les différentes formes de dépérissement du vignoble.

En matière de développement durable, la filière s’est fixée pour objectif un bilan net « zéro carbone » d’ici 2050, que le plan d’investissement va permettre d’appuyer. « Cela passe par une baisse de nos émissions de 75 %, par la création de puits de carbone et enfin par de la compensation carbone pour les émissions que nous ne pouvons empêcher », a détaillé David Chatillon. « Ces objectifs, le Comité Champagne ne les atteindra bien évidemment pas seuls, mais avec la collaboration active des vignerons et des Maisons de Champagne qui ont engagé des programmes de RSE », a poursuivi David Chatillon. La filière s’est également fixée pour horizon « zéro herbicide » et la certification environnementale de l’ensemble du vignoble de la Champagne.

Enfin, le Comité compte profiter de ce nouvel élan pour adapter son système de réserve interprofessionnelle, qui permet de conserver le produit d’une vendange sur l’autre, mais aussi de renforcer la reconnaissance de l’appellation et la lutte contre les usurpations de son nom. L’année dernière, un nouveau pays, l’île Maurice, a signé un accord reconnaissant l’appellation Champagne. C’est le 120e dans le monde. Le réseau de bureaux de la Champagne dans le monde va également être renforcé avec l’ouverture prochaine d’une antenne en Scandinavie.

Actuagri